Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble:
 |
Outil de traduction (Très approximatif) |
|
Analyste:
Ivan A. Alexandre Le nom de Johann Christoph Pepusch reste lié à une oeuvre, une seule, dont il n’a presque rien écrit : The Beggar's Opera, parodie canaille de l'opéra seria dont Brecht et Weill tireront leur Opéra de quat' sous. Comme Handel né en Allemagne puis adopté par Londres, ce musicien délicieux avait pourtant tout pour plaire. Dans ses sonates, ses cantates, ses anthems, dans ses odes et ses masques, la nature parle net, toujours limpide, toujours juste. L’harmonie urbaine habille la mélodie champêtre, rien ne sermonne, rien ne pèse. La déesse de l'amour et son amant mortel (sopranos) coulent des jours tranquilles jusqu'à l'arrivée de Mars (ténor), dieu jaloux... vous aurez reconnu le plan d’Acis and Galatea, masque composé par Handel après Venus and Adonis pour un mécène qui était aussi celui de Pepusch. Dès l'Ouverture, impossible de ne pas deviner à quelle source Handel s'abreuve. Plus loin, la mort et le « glas » d’Adonis trahissent un métier, un art vrai, une personnalité.
Pour la grande comme pour la petite histoire, cette Venus de 1715 mérite
donc plus qu'un coup d'oreille. D'autant que l'Harmonious Society de Robert
Rawson, à qui nous devons quelques joyeux « Concertos & Overtures » du
même Pepusch chez le même éditeur, à défaut d'expression ou de nuances, met dans
ses instruments assez de piquant pour que l'heure et demie passe en un clin
d'oeil. Que n'a‑t‑elle recruté des voix à son échelle ! Les deux boyish
sopranos, sans caractère ni couleur, feraient des elfes exquis dans le
Midsummer de Britten, mais Vénus et Adonis, hélas ! Tout gris, tout fané,
Mars n'a pas plus de veine. Déjà pauvre en théâtre, la pastorale confine bientôt
à la dictée scolaire. Si bien que la découverte risque de ne convaincre qu'une
poignée de spécialistes quand le charme radieux de la partition promettait de
ravir un large public. |
|
