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Diapason # 650 (10/2016)
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Harmonia Mundi 
HMC902249



Code-barres / Barcode : 3149020224922

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Gaëtan Naullau

 

« Leur mécanique a due cori est valorisante, propice à l’affrontement virtuose comme aux échos élégiaques et au marivaudage, et malgré cela ces concertos restent l’apanage des très grands. Survolez‑les, vous n’y verrez que des coquilles vides, qui font écho les unes aux autres ; habitez‑les, trouvez le bon angle pour ouvrir la porte, et vous découvrirez des trésors tous différents. »

Qui saurait, mieux que l’ami Roger‑Claude Travers, résumer l’esprit des concertos à deux violons taillés par son Rouquin adoré ? Il préludait ainsi à un article sur la rencontre au sommet de Viktoria Mullova et Giuliano Carmignola (Diapason d’or, cf no 567). Sept ans ont passé, et Carmignola, qui n'est pas revenu souvent en studio (un Bach fantastique, tout de même), croise cette fois l’archet avec Amandine Beyer. Inouï à nouveau, mais tout autrement.

Disons qu’avec Mullova, la partie se jouait en finale à Roland Garros où la fluidité et le timing net des idées ne sont pas les derniers atouts des champions. La présence d’Andrea Marcon devant l’orchestre avait aussi sa part dans la trajectoire très étudiée et orientée de chaque mouvement. Avec Beyer, Carmignola tombe la veste comme dans un club de jazz. Peu importe la différence de leurs techniques, ils se laissent aller en pleine confiance à une symbiose exaltée, où les saillies, athlétiques se fondent dans la profusion spontanée d'humeurs et de couleurs suggérées par l’un et aussitôt adoptées par l’autre. Il fallait un orchestre aussi subtil et soudé que les Incogniti pour amplifier un tel échange sans jamais le schématiser. Ici un pianissimo subito n'est pas ce calcul binaire dont nous assomment tant de vivaldiens excités. C’est un écho vivant.

Ou un contre‑champ.

Ou un instant de rêve.

Pas une mesure où la tendresse de Beyer pour Carmignola ne « crève l’écran, ». Si nous restons bouche bée, les prouesses virtuoses n’y sont pour rien. L’entrée du disque est un manifeste : bariolages et suraigus ne sont plus des défis jetés de cour à jardin niais les pistes d’une échappée belle.           

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