Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Michel
Le Naour
Le pianiste Lars Vogt aborde les
Goldberg comme une totalité, intégrant le microcosme éclaté des variations
dans un macrocosme unitaire fortement structuré et d’une profonde
intériorité. Son interprétation réalisée avec une maîtrise consommée prend
le temps de flâner (Variation n° 19), de savourer la polyphonie, de
mettre en avant l’interdépendance des voix, de dégager un arrière plan
poétique (Variation n° 25) sans craindre les célestes lenteurs. Le
sentiment épuré le dispute à l’économie de moyens et le sens du rythme à
celui de la construction (fugue de la Variation n° 16). Dans une
certaine mesure, cette lecture s’inscrit dans le sillage d’András Schiff,
l’un des modèles dont Vogt se réclame dans la notice. La simplicité de ton,
la retenue dans l’expression (l’utilisation économe de la pédale) ne
signifient en aucune manière l’abandon de la dynamique et du caractère
virtuose de cette partition emblématique (Variation n° 20).
L’équilibre et la transparence des lignes musicales, la perfection
stylistique toujours au service du texte rendent cette exécution éminemment
attachante. Elle occupe sans nul doute une place de choix dans une
discographie où trônent, indéracinables, les versions légendaires et
contrastées de Gould (à deux reprises) et Turek pour les anciens, de
Dershavina, Koroliov et Perahia pour les modernes. | |
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |