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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Michel
Le Naour Depuis son Hommage à Rameau (Harmonia Mundi, 2001), Alexandre Tharaud n'a cessé de se confronter à la musique baroque pour clavier, s'inscrivant dans le sillage de son modèle Marcelle Meyer tout en prenant en compte les démarches spécifiques aux clavecinistes. Son enregistrement des Variations Goldberg constitue en quelque sorte l'alpha et l'oméga d'un parcours original marqué d'ailleurs par d'incontestables réussites. On reste ici perplexe face à une interprétation qui peine à trouver sa cohérence et son homogénéité. Au‑delà du style austère, dense et contrapuntique de la partition, J‑S. Bach laisse libre cours à l'improvisation, à la liberté, à la poésie et à une imagination que Glenn Gould avait su magnifier de manière très personnelle et insolite (Sony). Tout au long du déroulement des trente variations à la difficulté croissante, Tharaud paraît minauder (aria initiale et finale), hésiter sur le choix d’une conception (Variations libres no 4,7, 10,13 et 16) et faire preuve d'une technique parfois hésitante (Variation no 6, 9, 27 et 29) avec une absence de fluidité et une agitation proche de l'emballement, n’évitant ni dureté, ni martèlement (Variations no 5 et 30). Les meilleurs moments de ce kaléidoscope restent ceux où passent les mânes de Couperin ou de Scarlatti, sans globalement convaincre.
Au total, transparaissent une neutralité de son, une absence de relance et de rythme, qui finissent par rendre l'oeuvre sans relief (interminable ) et l'assimiler à un exercice d'école. On se situe donc, pour ne parler que des seules versions pour piano, à des années‑lumière de ce que, hormis Gould, des interprètes tels Koroliov (Hänssler), Barenboim en live (Erato), Perahia (Sony), Angelich (Virgin Classics) ou Xiao‑Mei (Mirare) ont apporté à la connaissance de cette oeuvre à la fois hors du temps et profondément humaine. | |
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