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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: David Fiala Après 2014 et ses récitals marquant le cinquième centenaire de la mort des époux royaux Anne de Bretagne et Louis XII, les musiciens ne pouvaient se tenir à l'écart des commémorations de l'année suivante, celle de l'avènement de François 1", de sa victoire à Marignan et du séjour de sa cour à Bologne auprès du pape Léon X. Ce roi mécène fut avant tout amoureux des lettres et des beaux arts, mais la vie musicale de la cour n'en fut pas moins fastueuse.
En ce début de règne, son étoile était Jean Mouton ; au sommet de ses moyens, il semble avoir redoublé d'efforts pour éblouir son nouveau prince et le très mélomane Léon X à Bologne. Les deux groupes français a cappella les plus aguerris ont joint leurs forces pour célébrer son oeuvre, vaste et magistrale, dont seuls deux récitals de 2013 (Tallis Scholars, Brabant Ensemble, cf. no 610) ont vraiment commencé à dévoiler les trésors au disque.
Leur programme, presque intégralement inédit, réunit une des quelque vingt messes du maître, peut‑être bien composée lors du séjour italien, trois motets liés aux événements de ces années‑là et un ensemble d'oeuvres à la Vierge, qui confirment tous l'inspiration et la diversité de sa palette.
Les huit chanteurs (une mezzo, un contre‑ténor, ténors et barytons-basses) savent admirablement tendre les lignes de ce contrepoint réputé à la fois pour ses canons virtuoses et la douceur de ses mélodies. Leur homogénéité, leur justesse et leur legato sont soutenus dans une bonne partie du disque par un orgue discret, capté en retrait des voix (instrument et instrumentiste sont inexplicablement oubliés dans le livret). A ces prérequis indispensables dans ce type de répertoire, l'interprétation ajoute deux qualités qui font défaut à nombre de leurs collègues, et notamment aux Anglais fortement marqués par la tradition chorale: d'abord, la forte individualité des grains de voix solistes, parfaitement assumée et maîtrisé, à commencer par celle de Dominique Visse, dont le legato confine parfois au port de voix; ensuite, un réel talent à varier les couleurs vocales et les ambiances. L’ampleur de la messe, les splendides vagues du petit Ave Maria, tout en recueillement, les teintes chambristes des voix hautes dans le motet célébrant Marignan, les contrastes do solennel Domine salvum en tutti ou le lancinant refrain du vaste O Maria, virgo pia, voici quelques-uns des plaisirs que réserve ce mariage très réussi. |
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