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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie
Bigorie Ce n’est ni la première ni la dernière fois qu’on estampille « premières mondiales » un disque de Caldara, l'un des compositeurs les plus prolifiques de sa génération, à qui l'on doit quelque 200 motets, 500 madrigaux, airs et canons, plus de 40 oratorios... et environ 300 cantates. Une moisson de 200 d'entre elles vit le jour entre 1709 et 1716, au moment où le Vénitien occupa la charge de maître de chapelle du prince Francesco Maria Ruspoli, à Rome. La veine opératique de sa production, également illustrée par le présent enregistrement, date, elle, des années viennoises: pas moins de 43 opéras nourrirent l'insatiable cour de l'empereur Charles VI.
Robin
Johannsen alterne les atmosphères intimistes des cantates de chambre avec
des airs plus flamboyants tirés d'opéras. Un cocktail de saveurs où la suavité
et l’amertume vont parfois de pair, comme dans l'aria « L’ardor che in
petto sento » où le protagoniste (rôle travesti) trouve la paix dans ses
tourments. Soulevées d'une candeur rafraîchissante par la soprano
américaine, les cantates allient le naturel et le sophistiqué, même si plus
d'abandon dans « Se tutti i mali
miei
» s'accorderait davantage aux
rythmes heurtés de l'accompagnement. Mais son art de la vocalise ‑ sans une
once d'arrogance ‑ mérite les éloges. L’excellent Alessandro De Marchi
s'impose comme l'un des chefs baroques les plus stylés du moment: « Au
commencement était la danse », semble‑t‑il nous dire; écoutez comment il
phrase l'aria en sarabande « L'ardor che in petto sento »,
l’indolente sicilienne « Numi, se giusti siete », ou la gigue «
fuggi pur »: difficile de ne pas lui emboîter le pas ! | |
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