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Analyste: Ivan A. Alexandre Alice Coote se connaît. Si son « Handel album » commence par trois airs lents, s'il navigue surtout entre largo et larghetto, c'est que là réside son art, qui n'est pas mince Le souffle de « Quando mai, spietata sorte » (Radamisto) manque peut-être de longueur, mais qu'il est bien conduit ! La ligne soutenue de « Mi lusinga » (Alcina) culmine dans un trille mezza voce tendre et léger comme un coup d'aile. Le phrasé de « Verdi prati » n'irait pas moins bien à un lied de Schumann : large, sans manière, évident. Voilà une musicienne. Un grand talent fragile comme Handel les aime. Trop de soupirs dans « Cara speme » ? Ce mezzo clair, voilé d'un nuage tout personnel, se rattrape avec le nocturne de Déjanire (« Cease, ruler of day, to rise »). L’essentiel est là, dans ces plaintes, ces doutes et ces regrets que résume comme on pouvait s'y attendre un « Scherza infida ! » généreux d'effets et de vibrato mais artistement élaboré. Le prix de
ces instants ? Une folie de Déjanire prudente, une « chasse » de Ruggiero (Alcina)
sans aplomb, un « Con l'ali di costanza » (Ariodante) simplifié par
inaptitude, et pour finir un « Dopo notte » sans exultation,
accompagne de surcroît un chef prosaïque. Ce ne sera pas faire injure à ce
superbe Octavian, à ce merveilleux Prince de Cendrillon, de ne lui
accorder qu'un demi‑Handel. Mais quelle moitié !
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