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Analyste:
Jean-Luc Macia Placé sous la symbolique de la mort libératrice, ce beau disque réunit des oeuvres attribuées sans certitude à Luigi Rossi et deux pages célèbres de Monteverdi, encore que le Lamento soit une adaptation de celui de l’opéra Arianna, sur un texte anonyme différent de celui que le Mantouan inséra dans son sixième Livre de madrigaux. La même thématique parcourt le CD : « Un jour on rit, le lendemain on pleure […] aujourd’hui on naît, demain on meurt » (Monteverdi) ; « Jamais le ciel ne refuse sa clémence à celui qui pleure » (Rossi). D’où ce perpétuel balancement, typique des prêches de l’Oratoire dans l’Italie du XVIIe, entre la joie et la mélancolie, entre la peur et l’espoir et, musicalement, entre l’aria spirituelle et des plaisirs profanes. Geoffrey
Jourdain réussit parfaitement cette opposition dans le Chi vol che m’innamori
extrait des Selva morale : une allégresse madrigalesque stimulante
alterne avec de ténébreux moments de tristesse, avec sans doute plus de
contrastes et de dynamisme que, jadis, Christie, ou, plus récemment, Garrido.
Les Cris de Paris sont ici en formation de solistes, cinq au total mais
trois dans ce morceau, avec un petit ensemble de cordes et un continuo
profus. L’admirable madrigal à cinq qui conclut la deuxième cantate de Rossi résume par son équilibre et sa somptuosité vocale la beauté d’un disque original. |
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