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Agogique Code-barres / Barcode : 3700675500092 |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe
Venturini Rien ne semble a priori réunir deux compositeurs que les générations, les frontières et les styles séparent. Il se trouve pourtant qu'ils ont tous deux dédié des musiques à Victoire de France, une des huit filles de Louis XV. Duphly lui adresse en effet son Deuxième Livre de Pièces de clavecin en 1748 et Mozart, lors de sa visite à Versailles en 1763 ses deux sonates alors publiées comme Opus 1 et aujourd'hui classées sous les numéros K. 6 et K. 7. À ces deux dernières, les interprètes ont ajouté les K. 8 et K. 9 également éditées à Paris. Entre ces quatre numéros s"intercalent les six pages du Troisième Livre de pièces de clavecin (1756) que Duphly avait conçu « avec accompagnement de violon » pour constituer un programme d'une remarquable cohérence. Dans les oeuvres qui adoptent la mode française du portrait, la complicité entre Violaine Cochard et Stéphanie‑Marie Degand permet de dépasser le simple divertissement mondain pour laisser apparaître quelques accents mélancoliques (La Du Tailly). Ce sont pourtant les notes d'un bambin de sept ans qui approchent de plus près l'âme comme cet adagio de la Sonate K. 7. Même si le violon n'a pas encore, loin s'en faut, le rôle de soliste que lui accorderont les sonates postérieures et le romantisme, Stéphanie‑Marie Degand sait en diversifier l'éloquence et les couleurs sans doute grâce à deux archets distincts: netteté de trait (Duphly) et longueur de la ligne (Mozart). La prise de son très soignée d'Alessandra Galleron permet d'apprécier ces différences tout comme la lumineuse sonorité du clavecin Kroll (Lyon, 1776) du musée des Beaux‑Arts de Chartres. | |
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