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Analyste:
Jean‑Luc Macia
1555: les protestants allemands célèbrent la Paix d'Augsbourg, qui permet
au souverain de chaque état ou principauté de choisir la religion de ses sujets
en fonction de la sienne propre. 1755: le deux centième anniversaire de
l'événement est fêté à Hambourg avec, entre autres divertissements, un nouvel
oratorio de Telemann. C’est après une période moins prolifique et à l'orée de
son été indien, qui nous valut tant de chefs‑d’oeuvre durant sa dernière
décennie de vie, que Georg Philipp entreprend une partition d'une heure environ,
sur un livret allégorique et convenu, Holder Friede, Heil'ger Glaube (Paix
chérie, sainte Foi). Comme l'écrit savoureusement Reinhard Goebel dans la
notice, les marchands hanséatiques avaient plus de poids à Hambourg que les
décideurs protestants. Le compositeur n’eut donc pas beaucoup de moyens. On sait
par les factures adressées à la municipalité qu'outre les cordes, deux
hautboïstes/flûtistes, deux cornistes, trois trompettistes, un timbalier, un
claveciniste et un organiste furent engagés. Les voici tous sur instruments
modernes… ce qui nous enchanterait moins si leur chef n'était pas l'ancien
fondateur de Musica Antiqua Köln, sans égal pour transmettre aux formations «
traditionnelles », mieux qu’un style ou des manières, une énergie rhétorique et
une discipline. Comme cela déclame, comme cela sonne! Ce travail avec la
Bayerische Kammerphilhannonie, documenté par plusieurs disques, dont un
Diapason d'or, tarde hélas à faire école.
L’oeuvre inédite met benoîtement en scène la Paix (soprano), la Dévotion
(ténor), la Religion (baryton) et l'Histoire (basse), dont Telemann caractérise
généreusement les aphorismes, les sentences et autres exaltations spirituelles.
L’opéra n'est pas loin, et la solennité des circonstances, reflétée par
l'instrumentation opulente de plusieurs airs et des choeurs, s'accommode fort
bien d'un ton souvent léger. On admire la brillante aria où la Paix appelle à la
sérénité et au combat contre le mal ‑ divine Regula Mühlemann, voix limpide et
joueuse, mais capable d'accents mordants pour tenir tête aux trompettes. Le
baryton et la basse ne sont pas tout à fait à la hauteur de quelques airs où
auraient leur place des voix plus musclées. Le ténor nous séduit dans l'aria
élégiaque de la Dévotion, avec hautbois solo. Tenons‑nous ici l’oeuvre la plus
géniale de Telemann ? Certes pas, et certes pas la plus ambitieuse: mais une
fresque allégorique immédiatement séduisante et supérieurement défendue.
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