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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Couronnant les Suites françaises par Murray Perahia (Diapason d'or, cf no 651), Jérôme Bastianelli notait que les pianistes se pressent beaucoup moins sur ce cahier de danses que sur les redoutables Partitas. Une défaveur que l'actualité a déjà compensée avec la relecture anguleuse et saturée d'idées, quelquefois irritantes, souvent exaltantes, d'Ekaterina Derzhavina (cf no 654).
D'une Russie à
l'autre, c'est à l'inverse le déficit de caractérisation, à la petite comme à la
grande échelle, qui ruine la traversée en pilote automatique de Vladimir
Ashkenazy (né en 1937). Faut‑il chercher dans les épreuves par lesquelles il est
passé des circonstances atténuantes ? Il s'impose d'employer un minimum de
pédale ‑ la plupart de ses collègues ont pourtant compris que les cIavecinistes
exploitent, à leur façon, le modelé expressif des résonances. Il corsète la
dynamique dans un mf que les doigts articulent vivement, sans sécheresse,
mais sans trouver la diversité qui animerait un récit.
Le même mouvement
nous saisit sous les mains de Zhu Xiao‑Mei, qui l'approche pourtant avec une
pudeur extrême. Après l'autoroute d’Ashkenazi, son album, qui nous avait laissé
partagé à la première écoute, nous réconcilie avec le piano, avec Bach, avec le
monde entier. L’Allemande en mi bémol redevient un lever de soleil, une
naissance ; ses crescendos n'arrivent pas comme un regain d'énergie mais comme
un épanouissement. Plus précieuse encore, la Sarabande de la même Suite, dont la
sophistication de timbres s'efface derrière la générosité du geste léger ‑ une
générosité qui ne transparaît pas moins dans la reprise pianissimo, ce n'est pas
donné à tout le monde. |
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