Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
Analyste:
Philippe Venturini
Zhu Xiao-Mei a choisi de présenter les Six Suites Françaises dans un
ordre particulier pour assurer à cet enregistrement de studio un « caractère le
plus vivant possible ». On ne saurait affirmer que cela en modifie
fondamentalement l'écoute. On retrouve en tout cas la façon qu'a la pianiste
chinoise d'établir le contact entre Bach et son auditeur, évitant d'élever la
voix, comme pour ne pas déranger. Alors qu'elle dispose d'un Steinway moderne
aux possibilités infinies, elle en agence le discours comme s'il s'agissait d'un
clavicorde. Les nuances se creusent dans le silence plus qu'elles ne se
bâtissent sur des décibels. Cette musique qu'elle considère d'une « pureté
enfantine » dévoile alors des trésors de tendresse (Sarabande de la Suite n°
2), de poésie (Sarabande de la n° 1), de malice (Gavotte de la
n° 6), de grâce (Menuet de la n° 3) et lumière (Gigue
de la n° 5) sans négliger la transparence polyphonique. Vladimir
Ashkenazy cherche également la lisibilité. « J'ai essayé de trouver la sonorité
la plus claire possible » affirme-t-il. S'il touche sans doute un piano de même
facture que Zhu Xiao-Mei, il en obtient une sonorité différente, plus ample.
Cela dit, le champion de Rachmaninov et de Prokofiev …laisse souvent la ligne de
basses dans le flou (les gigues) et ne parvient pas toujours à la clarté
recherchée. Certains tempos, particulièrement rapides (Allemande de la
Suite n° 4) l'en empêchent, comme la prise de son, plus globale que
détaillée. On apprécie néanmoins la volonté d'individualiser chaque danse sans
appuyer le trait. Cela ne fera pourtant pas oublier Ekaterina Derzhavina (Profil
Edition Günter Hänssler) et Murray Perahia (Deutsche Grammophon) récemment parus
(Classica n° 187).