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Analyste:
Denis Morrier Les oeuvres de Monteverdi firent très tôt l'objet d'adaptations diverses, comme les parodies spirituelles des madrigaux des Livres IV et V. Publiées à Milan entre 1607 et 1609, elles furent enregistrées tout d'abord par Vincent Dumestre (« Nova Metamorfosi », Alpha) puis par La Compagnia del Madrigale (« Il pianto della Madonna », Glossa, Diapason d'or). L'organiste fribourgeois Maurizio Croci a construit son programme sur des sources moins connues, tant manuscrites qu'imprimées. Les contrafacta latines et les motets liturgiques publiés par Ambrosius Profe dans la très luthérienne Leipzig des années 1640, révèlent l'intense diffusion de la musique moderne italienne dans les provinces germaniques. D'autres manuscrits italiens, conservés dans des bibliothèques tant maltaises, bolonaises que romaines, attestent encore de cette réappropriation étonnante par les chapelles ecclésiastiques (cette fois catholiques) des compositions les plus profanes de Monteverdi : les Balletti empruntés au Livre VII et aux Scherzi musicali. Ils célébraient originellement les charmes (Chiome d'oro) ou la rigueur (Io che armato) féminines : leur entrain chorégraphique sert désormais le saint sacrement (Ecce panis angeforum) ou les voies de la rédemption (Spera in Domino) ! Parmi les raretés de ce passionnant programme figure le dissonant ballet instrumental, originellement à cinq parties, du Ballo delle ingrate, réduit en tablature pour « guitare espagnole » et publié à Rome en 1647, magistralement interprété par la théorbiste Evangelina Mascardi. L’exécution vocale est, hélas, plus inégale. Si Christian Immler impressionne une fois de plus par son autorité radieuse et la fluidité de ses vocalises (Salvurn me fac d'Alessandro Grandi), les trois ténors convainquent diversement. Makoto Sakurada, retrouve les accents poignants et l'aisance ornementale d'un Nigel Rogers dans Spera in Domino. En revanche, son Cantate Domino (en duo avec Mirko Guadagnini) est franchement pénible : l'intonation est d'autant plus malmenée que les deux chanteurs gèrent laborieusement la tessiture des deux voix, élargies aux deux extrémités. De même, la parodie de Chiome d'oro (avec Raffaele Giordani en second ténor) paraît trop étriquée et bien peu angélique. Restent les pièces d'orgue, supérieurement interprétées par Maurizio Croci sur un somptueux instrument italien d’Antegnati (1608/1613).
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