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Diapason # 649 (09/2016)
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CPO 
CPO555010



Code-barres / Barcode : 0761203501021

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑Luc Macia

 

À la fin du XVIle siècle, le château de Gottorf, résidence des ducs de Schleswig-Holstein, à quelques encablures du Danemark, fut un haut lieu musical que le label CPO fait revivre depuis plusieurs volumes. Dans le quatrième CD, l'éditeur réunit des musiques funèbres fidèles à l'esprit luthérien écrites par Michael Österreich (1658- ca.1709), son frère Georg (1664 ‑1735) et Johann Philipp Förtsch (1652 ‑1732). Outre les inévitables chorals, des récitatifs, des dialogues concertants et tes tournures madrigalesques apportent une éloquente variété à ces oeuvres jouées lors d'obsèques de personnages importants, souvent princiers.

Aucune révélation essentielle, certes, mais une musique qui soutient l'intérêt et mobilise des interprètes très engagés. Manfred Cordes, ses sept chanteurs et son petit ensemble instrumental respirent ample dans ces tableaux, qui opposent le combat des croyants (contre le péché) aux félicités célestes (promises aux bons chrétiens). La touchante tendresse de la première oeuvre de Förtsch s'appuie sur un tissu assombri par les cordes graves (violes de gambe notamment) au gré d'une déclamation théâtrale et alanguie que dominent le ténor et la basse, avant un tutti final fugué plus vif.

Mais ce sont les deux grandes partitions de Georg Österreich qui font le prix de cette anthologie. La première, « Personne ne vit ni ne meurt pour lui‑même », évoque le fameux Actus tragicus de Bach avec son alternance de versets contrastés pour solistes, la déploration éperdue de la soprano accompagnée par des cordes austères, puis un finale aux tutti entrecoupés de silences impressionnants. La seconde page de Georg Österreich paraît plus légère... alors qu'elle décrit la terreur de « ces gens qui doivent soudain mourir à minuit ». L’écriture virtuose (les vocalises du contre‑ténor) anime les duos et trios solistes. Dans un vibrant récitatif, une mère défunte dialogue avec sa famille (le choeur). Le finale chantera serei­nement la confiance dans le triomphe de la foi.


   

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