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Classica # 185 (09/2016)
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Aparté 
AP126




Code-barres / Barcode : 3149028077926

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Philippe Venturini

Il faut souvent se méfier des déclarations des artistes. Dans l'entretien qui fait office de texte de présentation, Fabrizio Chiovetta explique ainsi sa fascination « pour les chemins de traverse qu'il [Bach] se ménage sans perdre la cohérence du discours. » On n'espère évidemment pas un numéro d'histrion à la façon de l'inénarrable Martin Stadtfeld (une caricature de Gould) mais on imagine une interprétation conduite d'une main sûre et d'un esprit sans cesse en éveil. Si le pianiste genevois maîtrise son instrument et le fait sonner avec une appréciable délicatesse, il semble

presque s'excuser de devoir se faire entendre. Les premières mesures de l'Ouverture à la française révèlent très vite cette singulière attitude. Un tempo mesuré permet certes de distinguer les plans sonores, de laisser les lignes se déployer et aurait même pu imposer la majesté qu'appellent cet épisode et son modèle lulliste. Mais Fabrizio Chiovetta ne veut manifestement rien imposer (pourquoi pas ?) et lâche bien vite le gouvernail. Le navire finit alors par tourner en rond et quand la mesure devient ternaire et demande un changement de cap, il ne se passe rien. Malgré une sonorité superbement modelée et bien restituée par la prise de son, un talent instrumental incontestable et une sensibilité musicale évidente (les menuets de la Partita n° 1), l'artiste présente un Bach d'une humeur désespérément égale, plus languide que passionnée et d'un sérieux hors de propos (les gavottes de l'Ouverture, les courantes). On comprend très bien que Fabrizio Chiovetta refuse de se mettre en avant et veuille laisser la parole au compositeur. On s'étonne en revanche qu'il l'imagine auteur de « romans d'un insoutenable suspense et d'un humour dévastateur ». Il faut vraiment douter des propos des artistes.


 


   

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