Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jérémie Bigorie
Dédié à l'archevêque de Salzbourg
Max Gandolf, le cycle des Sonates du Rosaire s'attache à illustrer chacun des
mystères lié à la mère du Christ. Biber y dépasse ses contemporains dans
l'utilisation du violon. S'adjoignant la compagnie d'un continuo assez étoffé,
Florence Malgoire proposait il y a peu une lecture très baroque de ce
chef-d'oeuvre pour l'instrument. Aucune surenchère du discours chez Hélène
Schmitt, même si sa conception préserve l'origine dansante de certains
mouvements (allemande, gigue) et la dimension sacrée du propos. Dès
L'Annonciation liminaire, les phrases au galbe raffiné, comme taillées dans
l'étoffe des songes, nimbent cette musique d'une aura mystérieuse. Aura
mystérieuse qu'on retrouvera encore plus marquée dans La Nativité.
Ménagerait-elle ses effets en vue de dramatiser davantage l'épisode de La
Crucifixion ? Quitte à décevoir les amateurs d'hémoglobine, le jeu d'Hélène
Schmitt se situe du côté de la suggestion : il caractérise sans céder à la
tentation de l'effet en dépit d'une écriture qui y prédispose singulièrement
accumulant doubles cordes périlleuses, procédé de la scordatura (jusqu'à quinze
désaccords de l'instrument !) et autre septième position. Cela n'empêche pas ces
sonates d'être parcourues d'une tension remarquablement construite, notamment
dans les danses fondées sur une basse obstinée, telles la chaconne de La
Présentation de Jésus au Temple ou l'ultime passacaille pour violon seul. Avec
les années, le pionnier Reinhard Goebel (Archiv) semble décidément un peu trop
rêche, mais l'on peut toujours préférer à l'équilibre d'Hélène Schmitt la
flamboyance de Florence Malgoire (Psalmus), voire l'opulence encore inégalée de
Patrick Bismuth (Zig-Zag Territoires). |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews