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Analyste: Ivan A. Alexandre Huit voix mixtes omniscientes (de Byrd à Ben Parry et de Bach à " Fever "), parfaitement éduquées, souverainement coordonnées, idéalement cadencées: le jeune octuor Voces8, a déjà trouvé sa place dans le concert européen. Même la distance hautaine que le groupe conserve quoi qu'il advienne, même l'angélisme préraphaélite dont il gratifie le trop humain Purcell, même cette passacaille de King Arthur droite comme un i et ce portique lumineux de l'Ode à sainte Cécile changé en soir de pluie (« Hail, bright Cecilia » sur le mode dépressif, une nouveauté) auront leurs adeptes. Tout est si harmonieux, si sûr, si ordonné. Le tempo tenu par le génie du Froid comme celui, allant, de « Strike the Viol » semblent dictés par l'évidence. Pas une ligne ne s'efface dans la polyphonie des anthems. Sur papier glacé, quand a‑t‑on fait mieux ?
Un bel ensemble, hélas ! ne garantit pas un vivier de solistes. Une soprano translucide change « Fairest Isle » en fil à coudre ; l'air du Froid, gelé absolument comme il convient, n'a qu’une seule harmonique; et pourquoi s'obstiner à confondre le countertenor britannique (frère de notre haute-contre) avec un falsettiste lymphatique, tout près de s'endormir avant la fin de « By Beauteous Softness mix’d with Majesty » ? Trop d’absences pour un programme si dense - dont le cœur, la coronation anthem « My Heart is Inditing», navigue entre délice harmonique et prosaïsme expressif. (Petit) ensemble instrumental plein de sève au contraire. Ce qui, en déséquilibrant sa physionomie, assure à ce curieux florilège un certain relief.
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