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Diapason # 627 (09/2014)
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Ricercar
 RIC340




Code-barres / Barcode : 5400439003408

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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Isabelle Ragnard

Du crépuscule à l’aube, des astres familiers (A chantar m’er, Can l’erba fresch’, Reis glorios) et quelques étoiles moins visibles dans le ciel discographique (Rassa tan creis) brillent en toute délicatesse. Sans dogmatisme, Céladon explore les différents modes d’interprétation des monodies de troubadours, et éclaire d’une lumière particulière les pièces maintes fois entendues.

Le timbre velouté du contre‑ténor Paulin Bündgen ouvre la soirée avec les vers de Marcabru (Lo vers comens) mis en musique sur un conduit de Saint‑Martial de Limoges, imperceptiblement rejoint par les instruments. Le monologue de la comtesse de Die (A chantar m'er) se transforme en un poignant dialogue entre la vièle de Nolwenn Le Guern et la soprano Clara Coutouly. Après la chanson d'aube de Cadenet S'anc fui bela, où se répondent l'amante et le guetteur, le célèbre Reis glorios s'anime lentement, passant de la déclamation libre à un rythme nonchalant, pour revenir à l'apaisement.

La complicité attentive entre les musiciens est de tous les instants. Luth, vièle, flûte et percussions soutiennent discrètement le chant ou développent des introductions inspirées. Les arrangements polyphoniques, sur le modèle des organa sacrés de l'époque, sont particulièrement soignés; l'oreille se délecte des frottements dissonants après les sages parallélismes du contrepoint improvisés par les deux chanteurs. Au bout de la nuit, une dernière danse (Tan m'abelis) galvanise progressivement les corps envoûtés par tant de grâce.
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