Texte paru dans: / Appeared in: Psalmus |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Guillaume
Bunel Depuis quelques années, l'ensemble Vox Cantoris mène des recherches fructueuses sur les techniques historiques d'interprétation, notamment dans les répertoires relativement désertés de la Renaissance française. proposant au disque des oeuvres peu connues, L'ensemble offre souvent de belles découvertes: c'est le cas de cette Missa pro defunctis à quatre voix de Pierre Certon, publiée en 1558. Peu d'oeuvres de Pierre Certon ont à ce jour été enregistrées: deux de ses huit messes seulement, dont la Missa Ave sanctissima Maria, par l'ensemble Vox Cantoris également (Psalmus, 2010), quelques chansons. Au croisement de différents styles, entre les raffinements du contrepoint franco‑flamand et la simplicité de la chanson parisienne, la messe oppose la simplicité des mouvements extrêmes (IntroÏt, Communion) à la plus grande densité des mouvements centraux. La magnifique Déploration à six voix sur la mort de Sermisy, publiée en 1570 dans les Meslanges de Pierre Certon, vient notamment compléter ce Programme. La partie de quintus, manquante dans l'imprimé, a pour l'occasion été réécrite par des chercheurs du Centre d'Études Supérieures de la Renaissance. Ce qui permet de goûter les finesses rhétoriques de cette chansonmotet, qui fait entendre la mélodie grégorienne Requiem aeternam en cantus firmus, les autres parties chantant un texte vernaculaire, à la manière de la lamentation Nimphes des bois de Josquin Desprez. Les tempos généralement très lents n'empêchent pas les phrasés d'être tenus tout du long : et si une légère mollesse peut agacer par moments, la lecture n'en est pas moins intéressante, dans le soin permanent de la diction du texte, et la clarté de la polyphonie. | |
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