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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe
Venturini DE PARFAITS « INCONNUS »
Il ne faut pas longtemps pour céder au charme d’Amandine Beyer et de ses Inconnus tant la délicatesse du discours poétique est au rendez‑vous. Si Amandine Beyer, et ses musiciens sacrifient à l'usage discographique de réunir les deux Apothéoses pourtant issues de recueils distincts, ils leur offrent un complément bienvenu. La Superbe, en trio, précède le Concert instrumental sur le titre d'Apothéose dédié à Lully et La Sultane, en quatuor, referme ce programme, après la Grande Sonade [sic] en trio consacrée à Corelli. Cette alternance des genres et des effectifs apporte de la diversité à une interprétation qui a non seulement choisi de se passer de tout instrument à vent mais aussi de la lecture des commentaires qui précèdent chaque mouvement. Ce n'est donc que sur le seul talent que les cordes des Gli Incogniti doivent compter pour mener l'auditeur des Champs‑Élysées au Parnasse en passant par la source d'Hypocrêne. Au sein d'une discographie de haut vol (Les Dominos, Hespèrion XX, Ricercar Consort) les Gli Incogniti ont trouvé une place de choix Dès le premier mouvement de La Superbe dont les traits en imitation évoquent Corelli, le pari est gagné : la sûreté du trait, la justesse de l'intonation, la précision de la mise en place s'affirment et se déploieront ensuite dans la gigue et le « Très lentement », échappé d'une scène d'opéra. La même intelligence, la même assurance concourent au triomphe des Apothéoses. Le Vol de Mercure papillonne, la Rumeur souterraine gronde, les Plaintes murmurent, Corelli sommeille sereinement avant d'être éveillé par des appels de trompettes: privées de toute parole, ces deux Apothéoses en disent plus que de longs discours. | |
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