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Diapason # 627 (09/2014)
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Flora
FLO3113




Code-barres / Barcode : 3149028051728

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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Philippe Ramin

D’abord un détail, qui a son importance Myriam Rignol joue la copie d'une viole conservée à la Cité de la musique, pourvue d'une corde supplémentaire dans l'aigu. Cet instrument résout un certain nombre de difficultés d'exécution posées par les Pièces en concert, dont la tessiture est exceptionnellement large. On est dès lors particulièrement attentif aux passages délicats, quand l'instrument saute d'un registre à un autre pour se joindre à la basse du clavecin ou se fondre avec le dessus: c'est impeccable. Les Timbres, ensemble récompensé au Concours de Bruges en 2009, n'appelle de manière générale que des éloges. La fluidité de la proposition musicale, l'attention portée au discours et aux équilibres, le raffinement des." timbres nous valent  un Rameau à la fois très élégant et très caractérisé. La précision des cordes est très aboutie sur le plan de la justesse, les registres voisins sont parfaitement fusionnés (quand l’aigu de la viole flirte avec le violon), ce qui permet au clavecin, meneur de jeu dans l’écriture de Rameau, de parler avec toute la liberté souhaitable. Les musiciens ont saisi toute la dimension poétique d’une oeuvre singulière. Dans La Vezinet, ils désamorcent la virtuosité au profit d'un tendre amusement; ils creusent les modulations tour à tour enjouées et inquiètes de La Laborde, assouplissent les nobles postures baroques de La Boucon. Un travail d'orfèvre sensible et illuminé par l'intelligence. Quand il faut divertir, le trio dévoile une palette inédite. Les Tambourins comptent parmi les plus brillants et les plus colorés de la discographie. On redécouvre les textures mordantes d'une Agaçante véritablement engagée, les élans extravagants d'une La Pouplinière pleine de sève par une lecture qui évite tous les effets attendus. La liberté de ton de La Marais, son aisance rythmique dans une inégalité vivante et souple, sont la cerise sur le gâteau. Petit cadeau non crédité dans la notice, une transcription des Sauvages apporte un clin d’oeil amusant en fin de programme. Les Timbres aux antipodes du théâtre expérimental des Masques (Atma, cf no 583), nous livrent une éblouissante leçon de musique de chambre.
 

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