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Analyste: Denis Morrier
On avait apprécié le premier
enregistrement du Concerto Romano (« Luther in Rom », cf. no, 612).
L’ensemble poursuit son exploration des répertoires romains méconnus de la
Renaissance et du premier Baroque. Il se penche cette fois sur les
compositions dévotionnelles pour la première Congragazione dell'Oratorio,
fondée par saint Philippe Neri en l'église Santa Maria in Vallicella de
Rome. Dans cette institution se sont développées, durant la Renaissance, de
nouvelles formes musicales paraliturgiques qui susciteront l'éclosion de
l'oratorio au milieu du XVIIe siècle. Alessandro Quarta alterne avec
goût les polyphonies savantes et les laudes d'inspiration populaire, le
contrepoint renaissant des madrigaux spirituels et le style moderne des
cantates morales. Les effectifs et les modes d'interprétation épousent cette
variété. Les laudes sont chantées a cappella par des voix masculines
généreusement vibrées, mêlant registre de gorge et timbre nasal, à la
manière des polyphonies traditionnelles. A cette ferveur franche s'opposent
les exécutions raffinées des madrigaux et des cantates, où scintille le
soprano de Monica Piccinini, par ailleurs membre éminent du Concerto
Italiano. Distinguons Luca Cervoni, ténor au timbre de velours dans la suave
aria d’Anerio, Toma la sera bruna. Des canzone
et sinfonie en stile moderno, aussi intéressantes que méconnues, et tirées
d'un recueil manuscrit rédigé à Rome vers 1604, complètent ce tour
d'horizon. Ces superbes « musiques pour les nécessiteux » de Rome sont loin
d'être miséreuses. |
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