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Diapason # 627 (09/2014)
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Accent
ACC24291
Code-barres / Barcode : 4015023242913
Analyste: Gaétan
Naulleau
Cornettiste
pionnier et toujours chef de file, William Dongois n'est jamais aussi
heureux que lorsqu'il étend le répertoire de son instrument. Les partitions
le réclament rarement à partir de 1650, mais les ornements suaves et la
vocalité qui faisaient la gloire des meilleurs cornettistes au début du
siècle restaient des qualités majeures chez les violonistes. Un terrain
d'entente doit se trouver.
On a vu Dongois s'inviter chez Bertali avec un instrumentarium mixte (cornet violon, trombone et basson) et recevoir un Diapason d'or pour un dialogue chamaré, noble, somptueux. De la génération suivante, il chérit Buxtehude, auquel il réservait en 2012 un disque splendide, mi‑vocal mi‑instrumental (cf. no 599). Il relève encore la barre: toujours Buxtehude, mais avec quatre des brillantes sonates pour vioIon, viole et continuo. Stefan Legee croise le fer au trombone, Pierre‑Alain Clerc les réunit dans la résonance d'un bel orgue de tribune, qui installe ce théâtre instrumental dans une solennité peu habituelle. Ses registrations profitent particulièrement à la longue Sonate op. 2 no 1.
Le contraste entre la modernité de l'écriture et l'archaïsme de l'écrin n'est pas désagréable. Le nouvel habit résiste pourtant, l'effort s'entend parfois malgré toute la souplesse et le swing de Dongois. L’agilité de sa partie est assumée (les grands amateurs de cornet fêteront un exploit), mais sans la vigueur d'articulation attendue sous les meilleurs archets. Est-ce d'avoir écouté Goebel en boucle dans la Sonate op. 1 no, 4 (vertigineux, Archiv) qui nous empêche d'apprécier les traits déclamés avec des dynamiques si égales et des rythmes sans caprices (l'accompagnement au grand‑orgue ne s'y prête guère) ? Métamorphoser une gambe en trombone n'est pas moins périlleux: Legee tricote une incroyable dentelle dans la dernière section de l'Opus 2 no 4. Là encore un défi, auquel tous ses collègues doivent prêter l'oreille. Restent les pièces d'orgue par Pierre‑Alain Clerc, dont le rubato manquera pour certains de franchise: cependant il apporte à Buxtehude la part de démesure fantasque que les sonates‑caméléon lui refusaient. Fermer la fenêtre/Close window
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