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Classica # 155 (09/2013)
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Code-barres / Barcode: 5099993413329 (ID328)

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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Philippe Venturini
 

LA VOIX DE SON MAÎTRE

En 1994, le film de Gérard Corbiau « Farinelli » retraçait la vie du castrat légendaire. Il est grand temps aujourd’hui que le monde découvre l’homme qui fut son professeur et le rendit si célèbre. 

Un énième récital consacré au castrat le plus célèbre de l’histoire ? Non : un hommage au « créateur du mythe Farinelli » comme l’explique Philippe Jaroussky dans son introduction. Porpora fut en effet compositeur mais aussi un professeur réputé qui accueillit à Naples le jeune chanteur des Pouilles et le fit débuter sur scène à quinze ans. Le texte très développé et documenté de Frédéric Delaméa permet alors de suivre les triomphes des deux artistes à Rome, Florence et Venise jusqu’à Londres. Ce disque, riche en inédits, s’en fait l’écho de Semiramide Regina dell’Assiria (Naples, 1724) à Orfeo (Londres, 1736), leur dernier opéra. Comme toute anthologie vocale, le programme suit l’indispensable alternance entre les airs de bravoure et les moments de tendresse et débute par un vaillant extrait d’Arianna e Teseo dans lequel Philippe Jaroussky doit autant mitrailler des rafales de doubles croches que tenir la note sur plusieurs mesures. Andrea Marcon et l’Orchestre baroque de Venise prennent un plaisir manifeste à participer à ce défi marquant les temps forts et faisant chavirer les archets. Une inévitable tempête, fût-elle mentale (Semiramide, plage 3), entretiendra cette euphorie de la virtuosité avec la même détermination. Mais plus que ces airs sportifs destinés à valoriser les champions (la voix doit affronter la trompette dans Nell’attendere il mio bene), on pourra préférer les épisodes plus lyriques comme le célèbre Alto Giove extrait de Polifemo que Philippe Jaroussky chante depuis longtemps, Nel già bramoso petto ou les duos, frémissants ou malicieux, avec Cecilia Bartoli.

Si Nicola Porpora « n’était pas un grand génie comme son rival Georg Friedrich Haendel » comme l’affirme Philippe Jaroussky, il se montre à son meilleur et dépasse le simple numéro de charme. L’entreprise de réhabilitation se trouve ainsi justifiée et ce disque peut tout à fait se classer à P(orpora) plutôt qu’à F(arinelli) !

 

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