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Analyste:
David Fiala Cyprien de Rore connut de son vivant et dans les décennies après sa mort une célébrité exceptionnelle. Nombre d’auteurs anciens et modernes, à commencer par le frère de Monteverdi, en font l’inventeur de la seconda prattica, c’est-à-dire du nouveau style de madrigal fait d’audaces harmoniques et contrapuntiques à des fins expressives qui devait donner naissance à l’opéra. Paradoxalement, ses madrigaux demeurent rares au disque alors que ce récital est le troisième (après les Tallis Scholars et Huelgas) à aborder ses messes, magistrales et savantes, mais où les innovations stylistiques demeurent au second plan. L’album en réunit deux qui prennent pour modèle des chansons françaises, l’une fameuse entre toute, la seconde écrite par Rore lui-même. Trois motets viennent en complément. L’aisance et l’inspiration du maître sont évidentes, et quelques enchaînements harmoniques inhabituels trahissent sa patte. Malgré tout, l’ensemble, renforcé par l’interprétation et par une prise de son lointaine, dégage une beauté éthérée qui peut laisser un peu sur sa faim quand on a entendu parler des chromatismes expressifs de Rore. L’album de Paul Van Nevel (HM, Diapason d’or), qui glissait auprès d’une messe quelques madrigaux et l’expérimentale fugue chromatique Calami sonum ferentes, donnait une meilleure idée de la personnalité musicale de Rore. |
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