Texte paru dans: / Appeared in:
Hyperion |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Guillaume Bunel De Cyprien de Rore, on connaît surtout les compositions profanes, tout particulièrement les madrigaux, genre dans lequel il s’est illustré comme particulièrement novateur. De fait, s’il est l’auteur de nombreux motets, sa production de messes se résume à cinq opus seulement: un nombre extrêmement réduit en comparaison de certains de ses contemporains, tels Palestrina ou Lassus. Ce fait serait lié à la nature des postes occupés par de Rore, qui demandaient de lui la composition d’oeuvres profanes, en priorité. Les deux messes choisies par l’ensemble Brabant sont toutes deux basées sur des chansons françaises pré-existantes — la chanson Doulce mémoire de Pierre Sandrin, et la chanson Tout ce qu’on peut en elle voir de de Rore lui-même, et emploient un style souvent homorythmique, transparent, typique des oeuvres tardives du compositeur. Elles seraient donc à situer dans la production tardive du compositeur, probablement dans la fin des années 1550, ou dans les années 1560. Ce style souvent déclamatoire, qui donne part belle au texte et le met en avant, est sans doute à relier aux recherches du compositeur dans le domaine profane, quant à l’expression des paroles. Les sonorités éthérées et légèrement lointaines, habituelles aux enregistrements de l’ensemble Brabant, se prêtent plutôt bien à cette déclamation, et lui donnent une dignité très expressive. Néanmoins la polyphonie, dont les textures sont souvent denses, tend vite à perdre sa clarté dans les passages où les motifs se décalent, s’entremêlent : et le discours perd de sa force, mélangé par une résonance un peu trop ample. | |
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