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Analyste:
Jean-Luc Macia
L’intégrale de Suzuki a commencé en 1995. Dix-huit ans et cinquante- trois disques (dont plusieurs nous ont enthousiasmés) plus tard, il faut bien reconnaître que l’entreprise Bis, toute proche de sa conclusion, tourne un peu en rond. A écouter ce volume de cantates tardives, force est de constater que rien ne nous choque (à part quelques chanteurs comme Blaze, toujours insuffisant) mais aussi que rien ne nous enthousiasme, ou plutôt ne nous surprend. La dialectique des trois âges du christianisme (Ancien Testament, l’Evangile et la foi des croyants) de la BWV9 est parfaitement illustrée par un choeur d’entrée dont la structure en chorals est comme radiographiée par la direction de Suzuki. L’origine profane (probablement une ancienne cantate de mariage) de la BWV 97 se laisse deviner : Suzuki exploite idéalement la variété instrumentale de la partition, qui n’est pas la plus passionnante. De même, nous fait-il bien sentir la progression harmonique et expressive (les arias successivement à deux, trois et quatre parties) de la Cantate-Choral BWV 177 Tout cela est bel et bon, plus que suffisant pour apprécier l’inventivité géniale de Bach qui transcende des textes souvent prosaïques. Mais jamais nous ne sommes remués par l’émotion. Il n’y a pas ici la ferveur du Pèlerinage de Gardiner ni la fraîcheur et le travail rhétorique de Kuijken. |
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