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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie Avant que l’Orchestre de Mannheim - et son célèbre crescendo - ne fasse sensation à travers l’Europe, c’est à celui de Dresde, certainement le plus fameux du temps de Bach, que revenait la précellence, assise sur une discipline et une qualité d’exécution alors inégalées. L’amitié de Vivaldi avec Pisendel, le Konzermeister séant, a conduit Les Ambassadeurs à choisir cinq concertos du compositeur italien afin d’inaugurer une série consacrée à 1’orchestre de la Venise de l’Elbe. Il faudrait dire Vivaldi-Pisendel, tant la plume du commanditaire s’est immiscée dans la partition, opérant des transformations de nature instrumentale (l’ajout des cors), structurelle (réorganisation de l’agencement tutti/solos), harmonique, et surtout ornementale (appoggiatures apportées aux mouvements lents). Foin des scrupules, les musiciens nous invitent à jouir pleinement de cette musique recomposée en laissant tout plaisir coupable au vestiaire. On se place alors au coeur d’une conversation en musique : les fanfares pétaradantes des cors le disputent au gras des basses (contrebasson et contrebasse), les délicates volutes des hautbois aux arabesques vertigineuses du violon. On songe à la « barbare beauté» que goûtait Telemann dans les musiques populaires à l’écoute de l’adagio du Concerto en ré écrit « pour la fête de Saint Laurent » : Zefira Valova est impressionnante dans son contrôle des diminutions griffonnées par Pisendel entre les notes, son naturel dans la restitution des accents tziganes matérialisés par des intervalles (tierces diminuées, secondes augmentées), mais qui demeurent périlleux pour la justesse et pour les oreilles de l’auditeur... | |
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