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Sophie Roughol Bal, kan : ou « miel, sang ». Les deux sources abreuvent depuis longtemps Jordi Savall, qui collecte les musiques comme antidotes aux tragédies et aux silences mortels. Son entreprise de paix, venue de sa mère Méditerranée, devait dès lors rencontrer les hommes des Balkans et leurs musiques traditionnelles. Le projet se révèle tout aussi ambitieux : unir en un coffret, et plus tard un livre-disque, « ce que l’Histoire démontre ne pas vouloir unir » (Manuel Forcano), les peuples du Livre répartis sur plus de cinq cent mille kilomètres carrés. Cette mi-étape est éclairée par une chronologie et une intéressante présentation de la musique « rom ». Creuset brassant les cultures européenne, slave, islamique, judaïque, les Balkans sont une terre de paradoxes, entre réalités des uns et fantasmes des autres. Timbres et mélodies convergent cependant, avec la commune influence de la culture manouche. Jordi Savall organise le voyage : Bulgarie et Macédoine, Hongrie et musiques tziganes, Serbie et Roumanie, Turquie et Grèce, Bosnie et musiques séfarades, et même. . . Piaf et la Tour Eiffel. Savall alterne en version instrumentale les airs modernes ou traditionnels sur les instruments propres à chaque région. Dire autant ce qui unit que ce qui différencie, rythmes, allures, timbres, tel est le propos ; et surtout ne pas tout confondre en un fouillis musical factice. Flûtes (frula serbe, kaval bulgare, ney), cordes (violon, gadulka, oud, saz ou tambura), psaltérion, accordéons, percussions de l’inaltérable Pedro Estevan, font souhaiter que le prochain livre songe à décrire non seulement les peuples, mais aussi les compagnons de leurs rêves. |
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