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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini Avant de devenir un disque, Memento Mori était un spectacle réglé par Benjamin Lazar durant lequel il lisait le Sermon du mauvais riche de Bossuet. Si Bossuet n’apparaît pas sur l’enregistrement, Monteverdi et Rossi restent. Du premier ont été retenus un trio extrait de la Selva morale et le Lamento della Maddalena adapté du célèbre Lamento d’Ariana qui jouent habilement de tournures apparemment faciles pour transmettre un message moral : Karen Vourc’h y fait montre d’une retenue qui n’exclut pas la sensibilité. Du second, ou d’un de ses contemporains puisque l’attribution est contestée, figurent deux cantates susceptibles d’avoir encadré un sermon comme le feront un siècle plus tard celles de Bach à Leipzig. Le voluptueux quatuor vocal « Io voglio morire » dans Disperar di se stesso résume ainsi cette esthétique de l’ambivalence dans laquelle l’âme tournoie comme la spirale de lanterne de l’église romaine Sant’Ivo alla Sapienza dessinée par Borromini. O Cecità del misero mortale rappelle avec autant de grâce et de tact la fugacité de l’existence terrestre.
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