Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble:
 |
Outil de traduction (Très approximatif) |
|
Analyste:
Denis Morrier On oublie souvent que Monteverdi fut engagé à la cour de. Mantoue principalement pour ses talents d'instrumentiste. Il se distinguait alors « dans l'illustre exercice de la vivuola »: ce terme, qui se rapportait aussi bien à la viola da gamba (famille des violes) qu'à celle da braccio (violons), est encore sujet à conjectures. Paradoxalement, ses compositions ne relèvent que de genres vocaux (madrigaux, messes, motets ou opéras): les interventions instrumentales s'y avèrent pourtant déterminantes. Stéphanie de Failly en fait le point de départ d'un programme partagé avec l'un des premiers virtuoses du violon, Salomone Rossi Ebreo (« l'Hébreu»), qui était également au service des Gonzaga de Mantoue. Le projet est aussi malin que sa réalisation est charmeuse. Clematis installe les cinq parties de cordes sur un continuo abondant et coloré : ensemble idéal pour la plupart des sinfonie et ritornelli qui émaillent les chefs‑d'oeuvre montéverdiens, mais aussi les sonates, sinfonie e gagliarde empruntées au premier opus imprimé de Rossi. L’interprétation de ces pages fondatrices du répertoire pour violon est brillante, pleine de verve et d'invention. L’ornementation foisonne sans jamais renoncer à sa précision. Quelques pièces vocales arrivent en intermèdes, confiées à un jeune ténor américain particulièrement agile, Zachary Wilder. Certaines sont de vraies découvertes, comme les deux madrigaux monodiques de Rossi, à l'expression profonde et précieuse à la fois. D'autres sont bien connues, comme le prologue du Settimo libro de Monteverdi, Tempro la cetra, où les stances virtuoses du ténor sont entrecoupées de vibrantes ritournelles et conclues par un balletto à la rythmique enivrante. Plus inhabitueI : les deux canzonette et I'aria Vi ricorda o boschi ombrosi ont été extraites de L’Orfeo et entremêlées de sinfonie et de ritornelli, pour former une « Suite théâtrale » du meilleur effet. Enfin, trois compositions d'époques et de styles différents (Bialo, Zanetti, Marini) viennent illustrer la destinée du thème fameux de la Mantovana : la mélodie emblématique de la cour de Mantoue engendrera, outre l'hymne national israélien, le thème de la Moldau de Smetana. |
|
