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Classica # 194 (07/2017)
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Harmonia Mundi
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Analyste:  Jérémie Bigorie

FASTUEUX INTERMÈDES FLORENTINS

UN PROGRAMME DE DIVERTISSEMENTS DU DÉBUT DU XVIE SIÈCLE ALLIANT MUSIQUE ET POÉSIE, À L'ORIGINE DE L'OPÉRA, IMAGINÉ PAR LE CHEF RAPHAËL PINCHON.

Percevoir dans la cour des Médicis ­ avènement d'un véritable âge d'or culturel à la croisée des XVe et XVIe siècles ­ « une sorte de laboratoire d'une richesse inimaginable » a incité Raphaël Pichon, avec la complicité du luthiste Miguel Henry, à sonder les origines de l'opéra, à reculons de 1607, c'est-à-dire sans L'Orfeo et sans Monteverdi. Dans l'esprit des livres-disques institués par Jordi Savall chez AliaVox, le projet a pour corollaire le gommage des individualités (on n'oublie quel compositeur se cache derrière les 37 plages de ce double album), mais la fluidité des enchaînements dénote un travail d'orfèvre.

Afin de « créer de toutes pièces une grande fresque imaginaire, semblable à un parcours initiatique », on a convoqué le genre roi de la tradition florentine, qui connut son apogée à la faveur des divertissements imaginés par le comte Bardi: l'intermède. Aussi La Pellegrina tend-elle la main à La Dafne, Euridice à Il Rapimento di Cefalo, de même que le mythe d'Apollon passe le flambeau à celui d'Orphée et que la monodie aspire-t-elle à se substituer à l'ancienne polyphonie.

La qualité de la prise de son effectuée à la chapelle de Versailles est au diapason de l'apparat des fêtes florentines dont la magnificence rayonnait sur toute l'Italie. Raphaël Pichon conduit d'un geste noble et concentré son ensemble Pygmalion, agrémenté d'une superbe formation de cornets et de sacqueboutes, sans jamais tomber dans l'ornière de la virtuosité creuse ou dans celle d'un mouvement anémié. Son attention à la fameuse sprezzatura (« ... qui cache l'artifice et montre ce que l'on fait, comme venu sans peine et quasi sans y penser », selon Castiglione) révèle un accomplissement d'autant plus nécessaire qu'une même métrique se retrouve d'une pièce à l'autre.

Face aux caractères tour à tour ému (Sophie Junker dans Caccini), comique (Renato Dolcini dans Brunelli), ardent (Zachary Wilder dans Peri) et orant (Luciana Mancini dans Peri) que les musiciens sollicitent en dramaturges obsédés par la quête des mots comme par l'envol lyrique des affects, les solistes de Pygmalion rivalisent d'éloquence. Un retour aux origines aussi beau qu'instructif, grâce à un remarquable travail éditorial émaillé d'une superbe iconographie.


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