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Diapason # 659 (07/2017)
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CPO 5550712 



Code-barres / Barcode : 0761203507122

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑Luc Macia
 

Dans certaines cités allemandes (et notamment Darmstadt, où officiait Graupner), des cantates commentant la Passion du Christ étaient traditionnellement données certains dimanches en dehors de la semaine sainte. C'est le cas de ces trois partitions de 1741, encore que la troisième s'en approche puisque destinée au dimanche des Rameaux. Le moins qu'on puisse dire est que ces compositions sont d'une intériorité frisant l'austérité ‑ mais relevée  par des audaces harmoniques riches en dissonances, témoignant de la douleur des chrétiens face au sacrifice de Jésus.

Autre caractère : l'importance du basson, souvent traité en soliste, et des chalumeaux, instruments très pratiqués par Graupner, qui nimbent la musique, quand ils sont trois comme dans la dernière cantate, d'une lumière étrange, rustique et passéiste. Les partitions, comme souvent chez Graupner, sont très ouvragées : les dissonances d'un duo soprano/alto (plage 5) surprennent par leur radicalité dans la première oeuvre, qui s'achève par un choral concertant complexe alla Bach. On pense d'ailleurs plus d'une fois au style de Bach, notamment lors du choral qui ouvre la deuxième, où le cantus firmus est dévolu à une soprano solo tandis que le choeur l'accompagne en imitation avec un orchestre concertant dominé par des hautbois pétillants.

On notera ensuite une étrange berceuse pour basse avec un épisode central frénétique, hélas pas très bien chanté, puis une aria pour soprano au climat vraiment désespéré évoquant la mort inéluctable de « l’Agneau de Dieu ». La troisième cantate est la plus étonnante avec ses harmonies décapantes et ses structures inusuelles : choeurs mouvementés, arias emplies de ruptures discursives, prédominance des chalumeaux. On se demande parfois si le petit choeur de solistes n'accentue pas les dissonances... par ses imprécisions. Certes, les sopranos ne manquent pas d'aisance en solo, moins en tutti (des décalages improbables) tandis que le ténor Jan Kobow se détache du groupe. Ex Tempore paraît mal assuré malgré le soin mis par Florian Heyerick à dominer des partitions dépaysantes et complexes, avec un orchestre correct où l'on remarque surtout l'excellent bassoniste Rainer Johannsen. On aimerait réentendre ces étranges cantates dans une interprétation moins inégale.

 

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