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Analyste:
Philippe Venturini
Une cantate (BWV 53) ou deux (BWV 54 et 170) pour alto, le
Stabat Mater de Pergolesi dans sa version originale ou revu par Bach :
ces deux disques ne manquent pas de points communs. Celui du chef japonais
commence par la Trauerode BWV 198, composée en la mémoire de la princesse
Christiane Eberhardine. A la saisissante évocation des cloches du récitatif
d'alto répond la cantate apocryphe BWV 53 dans laquelle tinte le vrai
métal du glas funèbre. La présence du Psaume 51 (le Miserere) relève davantage
d'un projet d'intégrale Bach que d'une impérieuse logique, encore moins d'une
communauté de style. Quoi qu'il en soit, Suzuki, avec la science des nuances et
l'art subtil de galber les phrasés qu'on lui connaît, trouve toujours le ton
juste. Aussi dans la Cantate BWV 198, la déploration conserve-t-elle sa
grave dignité, sous le voile des violes, flûtes et autres luths, sans pour
autant neutraliser la dynamique concertante du premier chœur ni plomber la gigue
du dernier. Et dans le Psaume 51, il maintient un ton de pénitence malgré les
rinceaux qui ornent la partition originale de Pergolèse. Il faut malheureusement
compter avec l'inexpressif Robin Blaze. On gardera donc sa préférence à Martin
Gester (Tempéraments) pour le Psaume 51 et à Philippe Herreweghe (Harmonia Mundi)
et Philippe Pierlot (Mirare) pour la Trauerode. Il faut également
supporter un fade contre-ténor dans le second disque mais aussi un ensemble
instrumental indigne de son éditeur et une conduite d'ensemble d'une
désespérante neutralité, incapable d'installer un climat de ferveur et de varier
la lumière.