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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Venturini Bach l'insoumis ? Ce pourrait être le projet de ce disque à en croire les propos de Frédérick Haas. Ainsi mentionne-t-il, à raison, « l'impétuosité de cet homme » et « sa constante révolte ». Pour joindre le geste à la parole, l'artiste et son équipe font entendre l'Allegro introductif du Concerto BWV 1052 comme un mouvement de révolte, un coup de poing sur la table des traditions, presque un cri de colère. Tempo enlevé, traits d'archets courts, phrasés impatients. Cette conception revendicative peut se défendre, même si, dans son obstination rageuse, elle gomme l'instabilité rythmique (la syncope de la toute première mesure) et harmonique (les dièses pleuvent à verse) de cette musique. Le claveciniste triomphe des épisodes solistes (les décalages entre les deux mains, les ondulations en triples croches) et, dans l'Adagio, évolue comme un funambule au-dessus des cordes comme il déploie un tendre lyrisme dans la sicilienne du Concerto BWV 1053. On regrette alors qu'il n'ait pas autant soigné l'homogénéité de son ensemble. L'interprétation à un instrument par partie, idéale pour restituer l'esprit collectif de cette musique, ne souffre pas la moindre approximation : il est en effet impossible de se dissimuler dans la masse. Or, la justesse et la mise en place se montrent régulièrement malmenées dans des concertos. Cette
impression désagréable est malheureusement accentuée dans les deux concertos
pour violon. Le « côté tzigane de Bach » évoqué dans le texte fait aussitôt
penser à la blague féroce de Boby Lapointe. L'insoumission semble avoir eu
raison de ses partisans. On restera donc fidèle, dans cette esthétique
minimaliste, aux versions de Céline Frisch (Alpha), Béatrice Martin
(Cyprès), Bertrand Cuiller (Mirare) et Ottavio Dantone (L'Oiseau-Lyre) pour
le concertos pour clavecin et pour ceux pour violon à Monica Huguett
(Gaudeamus) et Pablo Valetti (Alpha). |
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