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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jean‑Philippe Grosperrin Filmée avec virtuosité par Corentin Leconte, qui intègre des vues inattendue en plongée, cette production aixoise (cf n° 638) vaut pour la vision inquiétante des deux magiciennes, avec le risque que le jeu muet de Julie Alderdice et Jane Thorne (doubles d’Alcina et Morgana) n’écrase les chanteurs. Mais Katie Mitchell perpétue aussi quelques ficelles rendues plus grossières par les plans rapprochés : accessoires invasifs, érotisme de pacotille dans les da capo (Anna Prohaska s'y colle bravement). L’agitation obstinée des domestiques et l'ingéniosité du décor gomment une poésie plus secrète des passions.
L’interprétation n'y remédie
guère. Andrea Marcon assène accents et basses, mais l'esprit ne vient pas
plus que les courbes à cet orchestre crispé. Face à des seconds rôles d'une
belle présence (Oronte, Bradamante), les deux têtes d'affiche ne sont pas à
la hauteur de leur tâche. Acteur limité, Philippe Jaroussky ne rencontre
jamais la couleur ni la maturité expressive de Ruggiero, faute aussi d'un
chant assez soutenu. L’autorité de Patricia Petibon, avec ses éclats plus ou
moins contrôlés, louvoie entre Traviata et Yvette Guilbert. Les points
culminants du rôle sont ruinés par des simagrées naturalistes et un style à
vau‑leau ‑ « Ah, mio cor » tourne au grotesque, « Mi restano le
lagrime » se dissout, et Alcina avec. Triomphe du factice, en somme. |
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