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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: David Fiala Oyez, oyez! Ce récitai de polyphonie religieuse de l'âge d'or du contrepoint a cappella est le premier d'un ensemble vocal français à se hisser dans la cour des grands, celle des spécialistes anglais, des historiques Tallis Scholars et de leurs émules de Stile Antico, du Brabant Ensemble, etc. Dominique Vellard a poussé son Ensemble Gilles Binchois, maîtres chanteurs des répertoires médiévaux basé à Dijon (chant grégorien, école de Notre‑Dame, Machaut, Binchois, Du Fay, ils ont tout fait et réussi depuis trois décennies), à s'attaquer à une oeuvre parmi les plus exigeantes de l'âge de Josquin : la vaste et luxuriante messe à six voix sur un pIain-chant à Ia Vierge que le Gantois Henri Isaac destinait sans doute en 1507, à la chapelle de l'empereur Maximilien ler, dont il était le compositeur officiel depuis 1496.
En jouant des solos ou tutti de la ligne supérieure et de l'accentuation ou de l'atténuation des grains de voix inférieures, Vellard démultiplie les couleurs, entre rugissements solistes (trio introductif du Sanctus à gorges déployées) et limpide osmose harmonique. De très fugaces imperfections entravent un peu, par exemple, l'écoulement du dernier Kyrie, mais les intonations et phrasés sont dans l'ensemble d'une impeccable précision et rendent un son clair et brillant. D'une étourdissante variété, les vastes sections du Gloria et du Credo alternant avec de courtes plages de plain-chant immaculé, et débouchent sur un inoubliable Sanctus. Avec cette messe inédite au disque, qui suit de peu un récital de Cantica Symphonia paru en début d’année, la discographie d'Isaac s'étoffe très sérieusement à l'approche du cinq centième anniversaire de sa mort, survenue en mars 1517.
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