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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Xavier Bisaro Venant d'un champion du stile concertato arrivé d'Italie, l'austérité et l'économie des trois Passions de Schütz surprennent toujours. En 1665-1666, voici donc encore le récit de l'Évangéliste modelé sur les tons de lecture issus du chant grégorien. Un acte musical a minima, contraint par les usages de la semaine sainte ? Bien plus que cela. Malgré l'apparente sécheresse du dispositif, cette Passion relate avec une grande force les dernières heures de la vie du Christ. Les choeurs regorgent de trouvailles mélodiques et agogiques reflétant l'agitation menaçante de la foule. Et l'Évangéliste n'est pas en reste: sans le secours de l'harmonie, c'est par le biais de brefs mélismes ou d'allongements indiqués par Schütz que l'interprète est incité à dramatiser son propos. Devant une oeuvre dont la puissance ne se révèle qu'à la lumière d'une fine interrogation de la partition, les forces dirigées par Hans‑Christoph Rademann convainquent une nouvelle fois après une Matthäuspassion de haute volée (cf. no. 635). Jan Kobow et le collectif dresdois nous rappellent que, dans un temple comme dans une cathédrale du XVIIe siècle, on ne chantait pas durant la semaine sainte comme le reste de l'année. Les compléments du programme dévoilent leur maîtrise d'autres registres : inédites au disque, deux pièces d'attribution plus ou moins probable à Schütz (la Deutsche Litaniei et le double choeur Ach Herr du Sohn Davids) permettent à Rademann de mettre en valeur la palette expressive de ses chanteurs dans des veines moins austères que celle propre à la Johannespassion. Dans d'autres volumes de cette intégrale impeccable, la sobriété du chef saxon a pu sembler trop systématique. Mais ici, elle est tout à son avantage. |
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