Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble:
 |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
|
Analyste: Luca Dupont‑Spirio Partition incomplète, certes, mais révélation splendide. Lalande et Destouches (son successeur à la musique de la Chambre) composèrent à quatre mains ce ballet de 1721, dansé aux Tuileries par un Louis XV âgé de onze ans, inscrit en 1725 au répertoire de l’Académie royale. Il divertit la cour jusqu'au milieu du siècle, aussi bien chez la Pompadour qu'au concert de la reine Marie Leczinska, où on le joua plus souvent que toute autre partition - Armide comprise. C'est sur ce contexte tardif que s'appuie Louis-Noël Bestion de Camboulas pour justifier l'«adaptation » du ballet en « opéra de saIon », dont l'effectif réduit « permettait de déplacer les opéras dans des lieux plus petits ». L'argument a ses limites : on aurait trouvé sans peine à l'époque une haute‑contre, dont l'absence réduit ici l'action aux passages réalisables avec un baryton et deux sopranos. Pas de Mercure dans l'acte de l’Air, ni d’Arion dans celui de l'Eau, ni de Vertumne dans celui de la Terre ; mais avec si peu de moyens, quelle réussite !
On la mesure pleinement à l'acte du Feu, restitué dans sa quasi‑intégralité. Le « Brillez dans ces beaux lieux » d'Elodie Fonnard, déchirant de pathos et d'innocence, appelle Rameau et sa Télaïre, au milieu du rubato suprême de la flûte. D'un timbre ample et profond, Etienne Bazola tire une variété remarquable de registres : écoutez son Valère répéter comme dans un soupir « il est le souverain des dieux qu'on y révère ». Si l'acte de l'Eau s'évapore en partie, on s'enivre tout de même de l'émission tour à tour secrète et rayonnante d'Eugénie Lefebvre ‑ « La mer était tranquille au lever de l’Aurore ». L’entrée de l’Air est résumée à son divertissement, celle de la Terre à une délicieuse musette encadrée par deux airs. Faute de choeur, l'hymne à la nature qui achève le ballet est remplacé par la chaconne du Feu : occasion parmi d'autres de louer l'élan, la cohésion, le jeu svelte et délié des Surprises, auxquelles on souhaite de pouvoir bientôt monter un opéra français dans des conditions plus fastueuses. Et demain, l'intégrale ?
|
|
|
Consultez d'autres mois / Browse other months
|
|
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |
|
