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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jérémie Bigorie
Ce troisième opus discographique
stradellien par Andrea De Carlo commence à l'instar de San Giovanni
Crisostomo in medias res, aucune introduction ne préparant l'auditeur à
cet oratorio consacré à la rare figure d'Edith de Wilton. Le choix de cette
sainte anglaise du Xe siècle unique dans le répertoire du genre ne
laisse d'ailleurs pas d'interroger. On suppose que le sujet découle d'une
commande liée aux évènements politiques et diplomatiques du moment. Ce n'est
pas tant la vie d'Edith qui est ici relatée que les affres auxquels son
renoncement au trône afin de suivre sa vocation religieuse lui fait
encourir. Aux détails biographiques d'une destinée, le livret de Lelio
Orsini privilégie donc la joute oratoire où des « personnifications de
concepts abstraits » croisent le fer : l'Humilité, le Sens, la Beauté, la
Grandeur et la Noblesse ; mais c'est à Edith, omniprésente, que sont
dévolues la plupart des arias. Ces dernières, courtes et variées, dénotent
la maîtrise du compositeur dans l'art de conduire le récitatif. La direction
d'Andrea Da Carlo favorise de son côté cette relance du discours et tend à
unifier arias et récitatifs d'un même élan dramatique. Partant, l'auditeur a
le sentiment d'écouter un arioso continu, porté par un continuo chambriste
riche en cordes pincées. Si les interventions des personnages (superbes
Sergio Foresti et Fernando Guimãraes) n'appellent aucune réserve, la
performance de Veronica Cangemi n'est pas sans décevoir : appliquée sans
relâche à l'incarnation des mots, elle semble se complaire dans des
maniérismes et donne parfois l'impression d'oublier de chanter. Cette option
s'inscrit certes dans le parti pris stylistique de cette interprétation,
mais il est possible de préférer un recitar plus cantando. |
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