Outil de traduction ~ (Très approximatif)
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Analyste:Jean‑Luc Macia
Un encadré, au
début du livret, nous apprend que l'attribution de cette Markuspassion
a été remise en cause par des recherches récentes. Bruhns est cité,
également Gottfried Keiser, le père de Reinhard. Gilles Cantagrel n'évoque
pas ce problème dans son commentaire érudit mais nous rappelle qu'en 1713,
Bach la faisait jouer à Weimar, pour ensuite la reprendre à Leipzig en 1726
(quelque peu modifiée) et encore en 1748. Les interprètes abordent la
mouture de 1713, avec un seul instrument à cordes par partie, comme à
Weimar, mais avec un choeur de douze voix très improbable dans la
merveilleuse petite chapelle. L’anachronisme pèse peu face à la qualité
musicale de la proposition, qui laisse loin derrière les essais de Laplénie
(Assai), Brembeck (Christophorus) et Popken (Crimson).
Au début des années 1710, le genre de la Passion en musique est en pleine
métamorphose. Keiser (si c'est lui) explore deux voies divergentes dans la
vaste partition de 1712 sur le poème de Brockes, et celle composée l'année
suivante sur l'évangile de Marc. Le foisonnement libre d'images et de
métaphores spirituelles, chez Brockes, lui inspire une oeuvre ambitieuse,
immédiatement séduisante mais cryptée de symboles, et somme toute assez
difficile à défendre aujourd'hui …. Sa Passion selon saint Marc pose
moins de problèmes aux interprètes. La narration évangélique innerve une
structure transparente et plus ramassée, avec seulement quatre chorals et
toujours ces airs nettement taillés et caractérisés dont Keiser régalait le
public de ses opéras à Hambourg. Son écriture ne tourne jamais autour du
pot: c'est élégant et franc, très habile, par exemple, pour nous faire
sentir par une instabilité harmonique les hésitations de Pierre à l'étape du
reniement. De brèves sinfonias bipartites apportent un supplément de tension
dans ce découpage serré de la partition: les rares airs développés, dont
«O Golgotha! » pour soprano et hautbois, gagnent alors sans effet un
relief splendide. Joël Suhubiette a trouvé l'élan dramatique de l'oeuvre,
les vertiges tragiques, la violence crue de certaines turbae, Le récit de
Jan Kobow, tout en ferveur contenue, est un moteur puissant, auquel s'ajoute
la richesse de couleurs et d'affects qu'Amandine Beyer et ses Incogniti
creusent dans chaque note, dès le splendide volet d’introduction où Keiser
confie le rôle expressif à l'orchestre devant un choeur plus distancié.
Trois solistes sortis du rang assurent leur partie sans briller, mais
l'impressionnant Jésus de Thomas E. Bauer nous bouleverse. Bel exemple d’une
partition qui aurait pu sembler mineure dans d'autres conditions, mais qui,
ainsi défendue, nous laisse comprendre l'enthousiasme de Johann Sebastian
Bach.
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