Texte paru dans: / Appeared in:
DHM 88875055982 |
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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Jérémie
Bigorie UNE NOUVELLE IMPÉRATRICE EN BAROQUE
Le récital de la mezzo‑soprano suédoise Ann Hallenberg incarne le meilleur de ce que peut proposer un programme intelligent et longuement mûri.
Par « Agrippina » entendez un composé de trois figures historiques dont la plus célèbre, Agrippinilla (soeur de Caligula, mère de Néron puis épouse de Claude), inspira davantage musiciens et librettistes. S'inscrivant dans le sillage du double‑album « Semiramide » d'Anna Bonitatibus paru chez le même label, la mezzo‑soprano Ann Hallenberg excelle à distiller la noirceur vénéneuse de ce monstre à trois têtes, puisqu'il est bien connu que les rôles de méchant(e)s sont les plus jouissif/ves à endosser. Les deux arias tirées de Britannico (d'après Racine, Sa Majesté l'empereur Frédéric le Grand goûtant peu la prose de Métastase alors à la mode) de Graun constituent un condensé de son art: notes tenues sur plusieurs mesures sans que le grain de voix s'en trouve altéré, capacité à dramatiser les vocalises grâce notamment à cet acier de l'aigu (Nilsson, Stemme... une spécialité suédoise ?) et à cette manière si personnelle (qui ne singe pas la Bartoli!) de phraser. Écoutez donc la débauche de virtuosité de « Mipaventi il fiqlio indeqno » et sa cadence stupéfiante qui renverrait à leurs études bien des contre‑ténors!
Pour accompagner cet instrument aux moyens hors normes, on peut compter sur Riccardo Minasi dont on connaît la tendance à parfois forcer le trait, du tranchant de « Pensieri, voi mi tormentate » au survolté (jeu col legno des cordes) de « Tutta furie e tutta sdegno ». Ajoutez‑y une éclairante notice ‑ en français ‑ et vous comprendrez que l'on tient là un des meilleurs récitals baroques de l'année.
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