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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Michel
Le Naour Gil Shahan, dans le cadre de sa résidence durabt l’été 2014 à l'Orchestre symphonique de la Radio bavaroise a décidé, après mûre réflexion, d'explorer au disque la galaxie des trois Sonates et Partitas BWV 1001‑1006 de J‑S. Bach (composée à Cöthen vers 1720). Sa conception tient compte de l'évolution de l'interprétation et conjugue les possibilités techniques du violon moderne avec l'apport des baroqueux en matière d'articulation, de sobriété de vibrato et de sens de la pulsation. Pour ce faire, il n’hésite pas à revenir aux fondamentaux et arme son Stradivarius « comtesse de Polignac » de 1699 de trois cordes en boyau pour mieux retrouver les sensations de l'époque de la création de ces partitions, comme il s'en explique dans la notice du coffret. À l'intelligence de la construction, il joint une élégance, une subtilité de ton, une plénitude de phrasé et une pureté de sonorité. La démarche, d'une belle cohérence stylistique, ne cherche pas à flirter avec la musique des sphères (à la différence de Menuhin chez EMI), mais se distingue par des tempos généralement vifs, voire véloces (Presto de la Sonate BWV 1001, Courante de la Partita BWV 1004). Doté d'une technique irréprochable (Fugue de la Sonate BWV 1005), Gil Shaham creuse la matière, et son archet d'une fermeté à toute épreuve ne craint pas de bousculer avec une certaine rudesse la complexité polyphonique (Chaconne BVW 1004).
Sans atteindre la perfection de Milstein (DG), le classicisme de Grumiaux (Philips), la sensibilité de Faust (Harmonia Mundi), la modernité de Kremer (ECM) ou la cohérence cérébrale de Szeryng (Sony), ce prince de l'archet signe, avec cette version lumineuse et humaine, un enregistrement précieux. | |
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