Texte paru dans: / Appeared in:
Alpha |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Philippe
Venturini C'est l'éternel combat entre Vénus et Mars, le classique tumulte des amours contrariées. Le chevalier Tancrède et la Sarrasine Clorinde, sa prisonnière, s'aiment mais ils sont aussi l'objet des sentiments respectifs d'Herminie, fille du roi d'Antioche, et d'Argant, chef de l’armée sarrasine. Affrontements armés, jalousies et enchantements vont alors organiser la dramaturgie du livret très efficace d'Antoine Danchet qui mène ses personnages d'un camp militaire à une forêt enchantée. Inspiré de La Jérusalem délivrée du Tasse, cet opéra connaît la même issue fatale que le fameux Combat de Tancrède de Monteverdi.
Enregistrée lors de représentations à l’Opéra royal de Versailles, cette version vient enrichir une discographie mince (Malgoire, Erato, 1986) qui ne rend pas pleinement compte des possibilités expressives de cet opéra original et puissant: sombre couleur de la distribution (prédominance des voix graves), densité des personnages et intensité de nombreux airs. Campra est‑il mieux servi par cette nouvelle équipe ? Incontestablement oui mais incomplètement. Olivier Schneebeli guide son équipe d'une main leste et d'une âme sensible même si les récitatifs manquent parfois d'animation. Benoît Arnould révèle les deux faces de Tancrède, fier soldat mais amoureux fragile (« Sombres forêts », Acte IV, sc. 1). De même, Isabelle Druet ne laisse aucun doute sur la ténacité de Clorinde. Les autres personnages doivent en revanche se satisfaire d'interprétations plus superficielles, parfois vocalement défaillantes. Malgré ces réserves, c'est bien avec cet enregistrement qu’il faut découvrir ce noir bijou. | |
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |