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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Benoît Fauchet
Applaudissons
la naissance d'une de ces formations musicales qui s'inscrivent dans le
créneau porteur du collectif artistique souple et innovant – et
souhaitons‑lui le succès du Balcon de Maxime Pascal! Simon-Pierre Bestion
(né en 1988) réunit un orchestre (Europa Barocca) et un choeur (Luce
del Canto) préexistants sous une nouvelle enseigne. Et la compagnie prend le
nom de son premier projet, La Tempête, d'après la tragicomédie de
Shakespeare. Bestion fait fleurir un opéra imaginaire sur l'île précisément
balisée en cinq actes riches en choeurs. Les musiques des XVIIe, XXe et XXIe
siècles sont mêlées au gré des tableaux (détaillés dans la notice), et La
Tempête de Matthew Locke (1621‑1677) tend un des fils rouges, de
l'Introduction à la Martial Jigg et au Canon à quatre en
passant par un Rustick Air qui montrent bien la disposition à la
danse et les bons appuis du petit ensemble instrumental. Le timbre plein, le
grain accrocheur de Chantal Santon‑Jeffery sont mis en valeur par la
Dorinda’s Song de James Hart (1647‑1718) ; son cadet
Purcell est présent à travers quatre anthems, dont le Hear my prayer
final, offert à un plateau de solistes (ce bref et sublime De profundis
anglais est clamé à pleine voix, sans l'effet de crescendo choral qui
s'est ancré dans les habitudes). Le choeur nous enchante dans les très
raffinés Songs of Ariel de Frank Martin (1890‑1974), la Falling
Star d'ambiance nocturne de Philippe Hersant (né en 1948) et A
Circle in the Sand de Thierry Pécou (né en 1965) bien agité:
certains contours pourraient être mieux dessinés, mais la fraîcheur, la sève
et l'engagement du jeune collectif sont irrésistibles. Chapeau au chef,
metteur en scène d'un théâtre invisible mais bien vivant qui bondit d'une
époque à l'autre tout en veillant à la discrétion des coutures et à
l'homogénéité des atmosphères, Cette « Tempête », assurément, annonce
un vent porteur. |
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