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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Roger‑Claude Travers David Plantier cerne à merveille le caractère des Piccole sonate pour violon seul de Tartini, en soulignant dans la notice leur « équilibre miraculeux entre profondeur, simplicité et virtuosité au service de l'expression ». Alternant en permanence le suonabile et le cantabile, elles représentent l'aboutissement d'une vie de recherches, pour rapprocher de la voix humaine le son que produit l'archet‑quête dont témoignent les écrits théoriques du Padouan. Le violon pour Tartini, c'est un peu Pinocchio pour Gepetto : son enfant, pour lequel il sculpte les ornements les plus complexes, sans céder jamais, comme un Locatelli ou un Lolli, aux artifices un peu vains.
S'approprier réellement son style et sa sensibilité frémissante est aujourd'hui le privilège d'une poignée de violonistes. On pense d'emblée à Gordan Nikolitch pour les concertos et Giovanni Guglielmo pour les sonatês. David Plantier appartient sans aucun doute à cette caste très fermée des élèves posthumes du Maître des Nations. Comparez par exemple cette nouvelle lecture de la célèbre Sonate no 25 à la version de Guglielmo parue chez Abegg en 1991 (de diffusion hélas! confidentielle). Les micros sont placés, dans l'un et l'autre cas, à juste distance. Ni trop proches et intrusifs comme dans l'enregistrement de Cappelletti, ni distanciés comme dans la gravure pionnière de Piero Toso. Les aigus fragiles et timides, presque ascétiques dans l’Andante cantabile et le travail d'archet sur les harmoniques obéissent chez Plantier comme chez Guglielmo à la même épure.
L’Allegro assai exprime une magie interrogative similaire. Les trilles aiguës en suspension et les réponses en arpèges graves invitent à une sorte de méditation égoïste. Cette vision décantée parvient à la substance même de la musique. Une interprétation aboutie.
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