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Outil de traduction ~ (Très approximatif) |
Analyste: Roger‑Claude Travers Les Sonates en trio op. 1, promesses de l'aube du jeune Vivaldi en 1703, changent d'esthétique et de texture au contact de leurs interprètes. Trois conceptions se dessinent clairement. La voie classique arcadienne fait du Vénitien un disciple un peu dissipé du grand Corelli. On pense bien sûr à la version d’Aurora avec Enrico Gatti, aux phrasés sculptés et mesurés (Glossa), sans oublier celle, agréable, mais moins aboutie, du London Baroque (Bis). Stefano Montanari et L’Extravagante (Naïve) ont osé une voie expérimentale, où abondent les diminutions sophistiquées et les ruptures audacieuses de tempos. L’écoute reste partagée entre fascination et inconfort.
L’Arte dell’Arco dessine une troisième voie, généreuse et foisonnante. Les Guglielmo père et fils gravaient déjà en 2000 la deuxième moitié du recueil, dans la formation initiale de l'ensemble. Pour la nouvelle intégrale, Federico Guglielmo bénéficie de violons comprenant bien mieux les arcanes du langage vivaldien. La basse continue est protéiforme au gré des mouvements et parfaitement décomplexée. L’orgue en valeurs longues, plus chargé que poétique, s'invite volontiers dans les Préludes, agrémenté par quelques saillies de théorbe. Le tissu riche et généreux enveloppe les lignes de violons peu avares en diminutions.
Les archets de Guglielmo et Bertagnin prennent vite le contre‑pied dans les danses. Tour à tour fiers (Gigue du no 8), joueurs (Capriccio du no 1) et trépignants (Allemande du no 5), ils forcent même le trait jusqu'à la plaisanterie (Gigue du no 7 et Gavotte du no 2). Leur attention assidue à la nouvelle partition critique se double d'un irrespect souriant et original de l'interprétation. Une heureuse version plébéienne.
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