Texte paru dans: / Appeared in:
Naïve |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste:
Jérémie Biqorie Comme Rinaldo Alessandrini s'en explique, il s'agit là d'une « reconstitution possible parmi d'autres » des Vespri Solenni di San Marco qui donne à entendre de larges extraits des Selva Morale e Spirituale. Mais sont intégrées d'autres pièces postérieures ainsi que des canzone signées Gabrieli, Usper ou Buonamente visant à rythmer cette fastueuse liturgie. Bien qu'il s'agisse d'un recueil publié alors que Monteverdi était en poste à la Sérénissime depuis près de 27 ans, c'est à la basilique palatine de Santa Barbara de Mantoue qu’a été effectué cet enregistrement. Le choix peut surprendre, comme celui de ne pas tirer profit de la configuration de l'église (équipée de tribunes) et de se limiter à un chanteur par partie. Mais cette approche plus madrigalesque que chorale (une signature du chef et organiste romain), soucieuse de creuser la sémantique du texte, se trouve assouplie par l'acoustique généreuse du lieu. Si l'on a souhaité par endroits une respiration un peu plus large (Magnificat), la lecture d'une grande limpidité qu’offre le Concerto Italiano demeure exemplaire: il faut saluer le style ad hoc des instrumentistes (superbes trombones et cornets, très sollicités), tour à tour lascif, énergique ou élégiaque. Alessandrini excelle à dramatiser le message spirituel en rattachant ces Vêpres au Huitième Livre de Madrigaux: ici des accents en cascade, là des fioritures ajoutées, ailleurs une rupture de ton accusée ou des motifs rythmiques théâtralement mis en exergue.
Un DVD bonus associe des
séquences tournées lors des répétitions aux commentaires érudits du maestro
sur un compositeur qui l'accompagne depuis ses débuts. | |
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