Texte paru dans: / Appeared in:
Fuga Libera |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie
Bigorie Si le recueil de Dowland « Lachrimae or Seaven Teares Figured in Seaven Passionate Pavans, with divers other Pavans, Galiards, and Almands, set for the Lute, Viols, or Violons, in Fiveparts », publié en 1604, ne rencontra pas le succès escompté auprès de la cour du nouveau roi James Ier, il est aujourd'hui considéré comme un sommet de la musique de consort anglaise. Il se compose de sept Lachrimae Pavans, certainement les oeuvres polyphoniquement les plus accomplies du compositeur, agrémentées de pièces dont le matériau musical est emprunté à des oeuvres antérieures. Pleine de frictions harmoniques, la musique des pavanes peine à esquisser un sourire, mais la brillance de l'Hathor Consort ménage des échappées lumineuses. On leur sait gré de ne pas se complaire dans un dolorisme intempestif («les larmes qui pleurent la musique sont incontestablement plaisantes »), même si cela entraîne de leur part un legato appuyé qui, pour dense et soyeux qu'il soit, gagnerait à respirer davantage. Par ailleurs, à l'échelle du disque, il aurait été plus équilibré d'alterner gaillardes et pavanes plutôt que de concentrer ces dernières en tête de programme tant leur charge émotionnelle crée un phénomène de saturation. Quand arrivent les courtes pièces de danses, la vivacité bien menée du tempo compense une périodicité des phrasés pensée de manière trop ample pour ces miniatures facétieuses. La
tempérance élisabéthaine d'Anthony Rooley (Decca), la rhétorique dramatique
de Reinhard Goebel (Challenge) ou le ballet d'ombres frémissantes
chorégraphié par Jordi Savall (AliaVox) s'imposent toujours comme premiers
choix. | |
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