Texte paru dans: / Appeared in: DHM |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie
Bigorie Voici donc l'autre Clémence en première mondiale; mais pas moins de 50 compositions sur le même livret de Métastase ont été recensées ! Dix ans avant de jeter un pavé dans la mare étale de l'opéra seria, Gluck s'y baigne ici (1752) dans un respect absolu des convenances: trois actes (là où Mozart les resserra en deux), sans aucun ensemble ni duo. Malgré quelques tunnels dans les récitatifs, on tient là l'un des plus beaux opéras d'avant la réforme, dont la matrice contient des arias parmi les plus inspirées et les plus recyclées, à commencer par « Se mai senti spirarti sul volto » qui deviendra « 0 malheureuse Iphigénie! ». Le public napolitain ne s'y est pas trompé, qui réserva un triomphe à la création, et Cecilia Bartoli y puisa trois airs pour son sensationnel album « Gluck Italian Arias » (Decca). Écrit pour Caffarelli, Sextus est ici interprété par une soprano ; choix curieux, compte tenu du fait qu’Annius et Publius ont bien été distribués à un contreténor. Mais Raffaella Milanesi emporte vite l'adhésion dans un rôle d'une grande exigence technique (aigus crânement dardés) pour lequel un contreténor peu préparé y aurait laissé des plumes. Rainer Trost (Titus) est un vrai ténor lyrique, d'une parfaite crédibilité dans le rôle de l'empereur las de sa charge gouvernementale. La Vitellie de Laura Aikin n’est certes pas toujours dans le style et la ligne vocale se montre parfois erratique, mais son engagement de tous les instants est indéniable. Sabadus (Annius) chante décidément de mieux en mieux, contrairement à Ferri‑Benedetti (Publius). La direction toujours un peu fruste de Werner Ehrhardt ménage heureusement d'admirables solos de vents. Un opéra à découvrir. | |
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